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MAXIME DE TYR

sait décrire les mœurs, les critiquer, étudier des états d’âme délicats, nous faire sentir à la fois nos misères, nos dangers, nos ressources, en un mot nous servir de guide dans le chemin de la vie, on serait absolument déçu[1]. Quelques ressemblances avec Plutarque ne doivent pas nous faire illusion[2] : l’un est un vrai philosophe, un bon et charmant conseiller, l’autre n’est qu’un rhéteur qui parle de philosophie. Et de même, en ce qui touche aux questions religieuses, Maxime les a beaucoup agitées : il traite de la nature de Dieu, de la providence, de la prière, du culte des statues, d’une foule de choses qui auraient dû l’amener à étudier la croyance de son temps, et par suite à nous la faire mieux connaître[3] ; mais, en fait, sauf quelques indications générales qu’on trouve aussi ailleurs, il y a peu à tirer de tous ces développements, qui restent uniformément vagues et superficiels dans leur élégance banale.

V

Le seul nom vraiment grand que nous rencontrions alors, sinon dans le domaine propre de la sophistique, tout au moins dans ses dépendances, est celui de Lucien. Il y a lieu de nous y arrêter plus longuement.

Lucien procède de la sophistique par son éducation et

  1. I, II, III, Περὶ ἡδονῆς ; V, Ὅτι ἔστι καὶ ἐκ τῶν περιστάσεων ὠφελεῖσθαι ; VI, Πῶς ἄν τις φίλον παρασκευάσαιτο ; XVIII, Εἰ τὸν ἀδικήσαντα ἀνταδικητέον ; XXXIV, Πῶς ἄν τις ἄλυπος εἴη ; XXXVII, Εἰ συμβάλλεται πρὸς ἀρετὴν τὰ ἐγκύκλια μαθήματα.
  2. Ressemblances de sujets et quelquefois d’idées. Mais, pour apprécier ce qu’elles cachent de différences profondes, comparer, par exemple, le traité de Plutarque Sur la différence entre l’ami et le flatteur, et la dissert. XX, Τίσι χωριστέον τὸν κόλακα τοῦ φίλου.
  3. VIII, Εἰ θεοῖς ἀγάλματα ἱδρυτέον ; X, Τίνες ἄμεινον περὶ θεῶν διέλαβον, ποιηταὶ ἢ φιλόσοφοι ; XI, Εἰ δεῖ εὔχεσθαι ; XVII, Τί ὁ Θεός κατὰ Πλάτωνα ; XIX, Εἰ, μαντικῆς οὔσης, ἔστι τὶ ἐφ’ ἡμῖν.