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CHAP. VII. — L’ORIENT GREC AU IVe SIÈCLE

les nouveaux arrivants. Alors, découragé de la lutte, il se démit de sa récente dignité, en juin 381, et quitta Constantinople pour retourner a Nazianze. Il y venait résolu à se donner au soin de la communauté chrétienne, qui était restée longtemps sans chef, et il le fit en effet. Puis, en 383, ayant fait nommer enfin un autre évêque, il se retira définitivement de la vie active, à cinquante-trois ans. Ses dernières années se passèrent dans son domaine d’Arianze, ou il mourut vers 390.

L’œuvre de Grégoire se compose de discours, de lettres et de poésies.

Ses Discours subsistants sont au nombre de quarante-cinq qui se répartissent entre les diverses périodes de sa vie. Mentionnons seulement les plus importants : — L’Apologie pour sa fuite (Disc. no  2), Ἀπολογητικὸς τῆς εἰς τὸν Πόντον φυγῆς ἕνεκεν, dut être composée en 362, lorsque, récemment ordonné prêtre, Grégoire se décida, après s’être enfui dans le Pont, à revenir à Nazianze ; mais il l’augmenta plus tard, au point d’en faire une sorte de traité sur le sacerdoce, dont Chrysostome s’est inspiré dans son ouvrage sur le même sujet. — Les deux Discours de flétrissure (Στηλευτικοὶ) contre Julien, pleins d’emportement et de haine, ont été écrits peu après la mort de l’empereur, à la fin de 363 probablement ; il est douteux qu’ils aient été prononcés. — Devenu évêque, Grégoire composa, vers la fin de 373 sans doute, l’Éloge funèbre d’Athanase, mort cette année-là[1]. Six ans plus tard, il écrivait et prononçait l’Éloge funèbre de saint Basile, mort en 379. Au temps de son séjour à Constantinople appartiennent cinq discours célèbres, ceux qu’il appelle lui-même ses Discours de théologie (Οἱ τῆς θεολογίας λόγοι, Disc. nos 27-31), écrits qui l’ont fait surnommer « le théologien » par excellence. Ce sont

  1. Socr., Hist. eccl., IV, 20.