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CHRESTOMATHIES ; STOBÉE


D’autres chrestomathies peuvent être comparées plutôt à nos « Lectures historiques ». C’étaient des extraits d’auteurs divers, relatifs à la mythologie, à l’histoire des lettres, à celle des arts et à d’autres sujets encore. Telle était celle du sophiste Sopatros d’Apamée, de qui nous reparlerons bientôt. Elle ne nous est plus connue que par l’analyse qu’en a donnée Photius (cod. 161)[1].

Le seul ouvrage de ce genre qui nous ait été conservé presque en entier est celui de Jean de Stobes en Macédoine, communément appelé Stobée. L’auteur, d’ailleurs inconnu, vivait prohablement au vie siècle[2]. Son Ἀνθολόγιον (Anthologion) était un véritable cours d’éducation, composé par lui pour son fils Septimius. Le voyant peu disposé à lire, il s’était proposé d’extraire à son profit les meilleurs passages des auteurs nationaux, afin de lui faire goûter, sous une forme condensée, comme la fleur de l’hellénisme. Son recueil, en quatre livres, était méthodiquement ordonné, mais de façon à plaire par sa variété même[3]. Le premier livre traitait de l’importance de la philosophie et du dénombrement des sectes, de Dieu et de ses attributs, de la nature et de ses principaux phénomènes ; le second touchait rapidement aux conditions de la connaissance, à la dialectique, à la rhétorique, à la poétique, puis il abordait la morale, dont il exposait les données générales ; le troi-

  1. Les sources des Ἐϰλογαί (Eklogai) de Sopatros sont énumérées par Photius dans son analyse (cod. 161). Ce recueil formait douze livres ; le septième était constitué par des extraits d’Hérodote ; le onzième, par des extraits de diverses Vies de Plutarque. L’ouvrage s’adressait, comme l’auteur le déclarait dans sa préface, aux apprentis sophistes, auxquels il devait fournir toute une provision de connaissances (Phot., p. 105, col. 1, l. 10, éd. Bekker).
  2. Il cite des passages du néoplatonicien Hiéroclès, qui enseignait à la fin du vie siècle ; et, d’autre part, il ne peut avoir vécu beaucoup plus tard, car il est tout païen.
  3. Cette ordonnance primitive nous est connue, ainsi que les détails qui précédent, par l’analyse de Photius (cod. 167).