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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/998

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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


sième était relatif aux vertus et aux vices ; enfin, le quatrième était consacré à la politique, à la famille, à l’économie domestique, aux arts, et à diverses questions sociales. Dans la confection de cette sorte d’encyclopédie, le rôle de l’auteur s’était borné à extraire les morceaux qui répondaient à ses vues, à les grouper par sections sous des titres communs, et à les classer de son mieux dans chaque section. Ce classement paraît avoir été fait d’ailleurs très librement ; seulement, sur chaque sujet, les citations des poètes précédaient celles des prosateurs. Ces citations, Stobée sans doute ne les avait pas prises lui-même à leur source, ce qui aurait exigé d’immenses lectures ; car plus de cinq cents auteurs de toute époque, depuis Homère jusqu’aux derniers Néoplatoniciens, figuraient dans ses quatre livres. Il avait donc mis à profit des recueils antérieurs de même nature. Mais si petite que fût sa part personnelle, le recueil qu’il avait formé constituait un véritable trésor d’antiquité hellénique ; et ce trésor est devenu plus précieux encore pour nous, puisqu’il nous a conservé, bien que mutilé, une foule de textes perdus.

Les quatre livres de l’Anthologie de Stobée formaient deux volumes. Ces deux volumes furent séparés au moyen-âge et traités par les copistes comme deux recueils différents ; c’est ainsi qu’ils sont venus jusqu’à nous, l’un sous le titre d’Anthologie (Florilegium ou Sermones), comprenant les livres III et IV, l’autre sous celui d’Extraits (Eclogæ physicæ et ethicæ), comprenant les livres I et II. Dans chacune de ces fractions du recueil, les copistes ont substitué un classement arbitraire au groupement primitif. Ce n’est que de nos jours que l’ouvrage de Stobée a reparu dans la forme que l’auteur lui avait donnée[1].

  1. L’édition de Gessner, Zurich, 1549, qui a constitué la vulgate, non seulement altérait l’ordre primitif, mais avait ajouté de nou-