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RECUEILS DE SENTENCES, DE PROVERBES


Stobée et les auteurs d’anthologies recueillaient des morceaux entiers. D’autres collectionneurs ne voulaient que des pensées choisies. De là diverses collections d’Apophthegmes et de Sentences (Γνωμολόγια (Gnômologia)). Ces collections ont disparu ; mais l’érudition contemporaine en a recherché les débris dans les recueils analogues du moyen-âge byzantin, en particulier dans les Extraits de Maxime le Confesseur (viie siècle), dans les Parallèles de Jean de Damas (viiie siècle), dans la Melissa du moine Antonius (xie siècle), dans le Florilège Laurentien et dans celui de Vienne[1]. Ce qui nous intéresse ici, c’est seulement de noter la continuité de ce labeur et du goût qu’il manifestait.

De ces recueils de pensées, on peut rapprocher les recueils de proverbes. Ceux que l’antiquité nous a légués appartiennent à des époques diverses, mais ils semblent avoir achevé de se constituer dans ces derniers siècles. Le moyen-âge nous a transmis un Corpus Parœmio-graphorum græcorum dont les éléments n’ont pu être débrouillés et distingués que peu à peu[2]. Par ses origines premières, il remonte, indirectement du moins, jusqu’aux premières collections de proverbes connues, jusqu’à celles d’Aristote et des Alexandrins, mentionnées plus haut. Mais c’est, comme nous l’avons vu, l’essor de la sophistique sous l’Empire qui en détermina la nais-

    veaux extraits à ceux du ms. On est revenu au ms. dans les éditions successives, notamment dans celle de Meineke (4 vol., Bibl. Teubner). Mais l’ordre primitif n’a été reconstitué que par Vachsmuth et House ; les deux premiers volumes de leur édition ont paru à Berlin en 1884, le troisième en 1893.

  1. Sur les divers Gnomologes grecs, consulter Wachsmuth, Studien zu den griechischen Florilegien, Berlin, 1882 ; A. Elter, De gnomologiorum græcorum historia atque origine. Bonn, 1897 ; Krumbacher, Gesch. d. byz Litter. § 150 et suiv.
  2. Parœmiographi Græci, éd. Von Leutsch et Schneidewin. Gœttingue, 1839. — Ouvrage critique : O. Crusius, Analecta critica ad parœmiographos græcos, Leipzig, 1883.