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Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/285

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parce qu’il renferme tous les dons que Dieu a fait descendre sur nous. Car on voit que toutes les œuvres divines que nous célébrons en cette rencontre se sont accomplies pour nous. Ainsi Dieu nous a libéralement conféré l’existence et la vie ; il forme ce que nous avons de divin sur le type de ses beautés ineffables ; il nous perfectionne, nous élève à une sainteté plus sublime ; voyant en pitié l’indigence spirituelle où nous sommes tombés par notre faute, il nous rappelle par des grâces régénératrices à la splendeur de nos premières destinées ; il daigne prendre les infirmités de notre nature pour nous communiquer les perfections de la sienne, et nous fait présent de ses propres richesses et de sa divinité même.

VIII. Étant achevé cet hymne à l’amour de notre Dieu, le pain sacré est couvert d’un voile, puis présenté avec le calice de bénédiction. On se donne ensuite le saint baiser et l’on récite pieusement les noms inscrits dans les diptyques.

Ceux-là ne peuvent se ramener à l’unité ni entrer avec elle en un pacifique et intime commerce, qui sont divisés avec eux-mêmes. Effectivement, si, touchés par les rayons qui viennent de l’unité et contemplée et connue, nous savions nous précipiter et nous perdre en Dieu, unité souveraine, nous ne laisserions point aller nos âmes en ces convoitises qui la partagent et qui lui font concevoir contre nos semblables ces inimitiés pleines de chair et de sang et de passion. Je crois donc, d’après cela, que cette cérémonie de la paix tend à établir en nous une vie d’unité parfaite, rapprochant ainsi les choses qui se ressemblent et ravissant à ceux qui sont en proie à la division le spectacle de cette union toute divine.

IX. La récitation des sacrés diptyques, qui se fait