Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/286

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après la paix donnée, est comme un éloge de ceux qui se sont gardés purs et saints, et qui sont arrivés par la persévérance jusqu’au terme de la vie parfaite. Ainsi sommes-nous excités et conduits par leur exemple à ce bienheureux état et à ce repos divin dont ils jouissent ; ainsi sont-ils célébrés eux-mêmes comme des héros vivants ; car, selon l’enseignement de la théologie, ils ne sont pas morts, mais ils sont passés à une vie plus parfaite[1]. Remarquez encore que, si leurs noms sont inscrits dans les saints registres, ce n’est pas que la mémoire de Dieu ait besoin, comme celle des hommes, d’un signe qui la réveille, mais c’est pour faire entendre pieusement que le Seigneur conserve une affectueuse et impérissable connaissance de quiconque s’est déifié par la vertu. « Car il connaît ceux qui sont à lui, dit l’Écriture[2] ; » et ailleurs : « La mort de ses saints est précieuse devant lui[3], » la mort se prenant ici pour la consommation en la sainteté. Observez enfin qu’après avoir déposé sur l’autel les symboles sacrés sous lesquels le Christ se voile et se communique, on y place en même temps cette liste des noms des saints pour montrer qu’ils sont joints à lui, inséparablement joints dans la sainteté d’une céleste union.

Ces cérémonies achevées, comme nous venons de dire, le pontife se tient debout en face des symboles sacrés ; puis, avec tout l’ordre sacerdotal, il se purifie les doigts. Car, pour employer le langage des Écritures, celui qui sort du bain n’a plus besoin que d’une légère ablution[4]. Par cette dernière et complète purification, il deviendra l’image de la très-pure

  1. Sapien., 5, 6 ; Joan., 11, 25.
  2. II. Timot., 2, 19.
  3. Psalm. 115, 15.
  4. Joan., 13, 10.