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CHAPITRE VIII.
DE LA PUISSANCE, DE LA JUSTICE, DU SALUT, DE LA RÉDEMPTION ; OÙ IL EST AUSSI TRAITÉ DE L'INÉGALE RÉPARTITION DES BIENFAITS DIVINS.

Argument. — Quoique élevé au-dessus de toute force et de toute puissance, Dieu est légitimement nommé force et puissance ; II, d’abord parce qu’il possède cet attribut, ensuite parce qu’il l’a communiqué aux créatures. III. La puissance divine pénètre donc tous les êtres. IV. Elle a donné aux anges leur force propre ; V, elle a créé la force des hommes, des animaux, des autres êtres. VI. Que Dieu ne puisse se renier, ce n’est point une marque de faiblesse, mais le caractère de la plus haute puissance. VII. Dieu est nommé justice, et effectivement il est juste ; VIII, et ce n’est point une preuve d’injustice que la tribulation qu’il envoie aux saints. IX. Dieu est aussi salut et rédemption.


I. Mais comme les théologiens, en célébrant les louanges de la vérité divine et de la sagesse suréminente, l’appellent aussi puissance, justice, salut et rédemption, expliquons pareillement ces noms divins, selon la mesure de nos forces. Or, que Dieu souverain surpasse excellemment toute puissance réelle et imaginable, c’est ce que n’ignore sans doute aucun homme versé dans la connaissance des Écritures ; car, en plusieurs endroits, les saints livres attribuent à Dieu la domination, et le placent au-dessus des vertus célestes[1]. Comment donc les auteurs inspi-

  1. II. Petr., 2 ; Psalm., 23.