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Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/67

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LXIII
INTRODUCTION.

reste un abrégé des doctrines péripatéticiennes, composait sa paraphrase des écrits de notre Aréopagite. Or, il affirme positivement que saint Denys est l’auteur des ouvrages qu’il se propose d’expliquer, et il ne semble pas croire que cette assertion puisse faire l’objet d’un doute sérieux. Même il ajoute, ce que saint Maxime avait déjà dit, qu’il était prouvé par des témoignages péremptoires que ces livres étaient depuis longtemps conservés à Rome[1].

Cinquante ans plus tard, Nicéphore Calliste composait une histoire de l’Église, qui a réclamé des recherches multipliées et des soins pleins d’intelligence et de discernement. Or la véracité de notre auteur lui paraît incontestable, et il lui emprunte les détails déjà cités touchant le trépas de la sainte Vierge[2]. Ailleurs il reconnaît comme authentiques les livres attribués à saint Denys l’Aréopagite. Voici comment il s’exprime : « Telle était sa foi au Christ, que non-seulement on le jugea digne du saint baptême, mais que, rempli d’une admirable sorte par les grâces d’en haut, il fut consacré évêque d’Athènes par les mains de saint Paul… L’Apôtre initié aux secrets divins par son ravissement dans les cieux, lui transmit sa science touchant la théologie, le fait de l’incarnation du Verbe, la hiérarchie céleste, la raison et l’ordre des choses. Denys écrivit ensuite cette doctrine… Ses livres sont admirables pour sa science des secrets divins, ses pensées et son langage, et ils dépassent de beaucoup par leur excellence ce que le génie humain a produit. » Puis l’historien énumère les œuvres de saint Denys, et celles que nous possédons encore, et celles que nous avons perdues[3].

Tout le monde sait la réputation littéraire du cardinal

  1. Quidam Diaconus Romanus, nomine Petrus, narravit mihi omnia B. Dionysii opera Romæ in sacrorum scriptorum bibliothecâ reposita servari. (Maxim. in prolog. ad Opera S. Dionys.) Quin et testimonio comprobatum est, hæc longo tempore in romanâ bibliothecâ deposita fuisse asservata. — Pachym. in proœm. ad Opera Dionys.
  2. Niceph. Call. Hist., lib. II, cap. 22.
  3. Ibidem.