Page:Darmesteter - Essai sur la mythologie de l’Avesta.djvu/44

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puisses-tu être victorieux comme Verethraghna, resplendissant comme Râma qâçtra, affranchi de la maladie et de la mort comme Kava Huçrava {ayaçkem amahrkemca bavâhi yatha Kava huçrava)^^1.

Nous rencontrerons bientôt un autre dvandva direct tévishi idayûti (v. § 29. 3).

§ 25. De même donc que dans le chapitre précédent (§ 10), en regard du couple Haurvatât-Ameretât considéré comme régnant sur des objets matériels, nous avons rencontré le groupe âpo-urvarâo constitué par ces objets mêmes ; de même, en regard de ce couple considéré dans sa valeur abstraite, nous trouvons des groupes correspondants, formés par les abstractions qu’ils gouvernent ; mais cette seconde corrélation est bien plus importante que la première, car elle permet d’entrevoir l’origine du couple et de résoudre la question posée à la fin du précédent chapitre (§ 11). Nous demandions alors si le génie des eaux et le génie des plantes faisaient couple parce que leurs objets faisaient couple, ou si leur union remontait à une période plus ancienne de leur histoire. Nous pouvons à présent répondre que cette dernière hypothèse est la vraie. Nous ne pouvons encore dire comment ils ont gagné l’empire des eaux et des bois ; mais nous pouvons dire qu’avant de le gagner ils faisaient déjà couple, parce qu’ils étaient à leur naissance les génies de la santé et de la longue vie et que ces deux notions forment chez les Iraniens un dvandva naturel. Les couples de dieux ne sont pas toujours jumeaux : eux, ils le sont.

V.

§ 26. Comme génies des eaux et des plantes, Haurvatât et Ameretât ont pour adversaires la soif et la faim (§ 9) ; mais ce ne sont pas là leurs adversaires de naissance : génies de la santé et de l’immortalité, Os devaient avoir pour contre-amshaspands la Maladie et la Mort. C’est à cette conception que se rattachent, je crois, les nomsde leurs contre-amshaspands. Nous avons vu plus haut (§§ 8-9) que ces noms sont Târic et Zâric et que les Parses y reconnaissent les daêvas de la Faim et de la Soif ; cette induction était naturelle ; ne connaissant point d’autres adversaires à

1. Afrîn-paighâmbar-zartusht § 1 et § 8. — Cf. encore Vd. 9. 187 ; 20. 8. 13. 19. 25 ; 21. 6. 7 — Yt. 3. 7 ; 14. 47, etc.