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la force ci la durée, pour avoir suivi les leçons de la Bonne Pensée^^1. »

Dans cette strophe, Haurvatài Ameretât ont encore leur valeur primitive, mais leur rapprochement avec apo urvarâo montre qu’ils sont près d’en prendre une nouvelle. Dans la suivante, le pas est franchi, mais les alliances nées dans une période antérieure subsistent encore :

2° at toi ubê haurvâoçca qarethâi â ameretâtâoçca vanhéus
klishathrâ mananho ashà mai ârmaitis vakhst
itayûitî tévîshî tais â Mazda. (34. 11)
« C’est de toi que viennent les aliments de Haurvatâ^ et d’Ameretâi( ; puisse sous le règne de la Bonne Pensée croître (en nous) la Piété avec la Pureté ; (donne-nous) en retour force et durée, ô Mazda ^. »

Haurvatàt et Ameretât sont bien ici, comme le veut Nériosengh, udakapatis et vanaspatipatis, maître des plantes et maître des eaux. Mais ils amènent encore à leur suite le couple tévîshî utayûitî, qu’ils s’étaient attaché dans une période antérieure ; le rapprochement extérieur persiste, bien que le lien intime soit rompu ; les alliances anciennes survivent à leur raison d’être, c’est la force d’inertie qui agit.

Dans la strophe suivante, les deux termes sont à deux étapes différentes :

3° frô môi fravôizdêm arethâ ta yâ vohû shavâi manahhâ yaçnem mazdâ khshmâvatô ai va ashâ çtaomyâ vacâo

1. mananhâ vohû çenhê : « in documcnto per vohu manô ; étant enseignement par vohu manô », c’est-à-dire donne-moi ces biens, si j’ai suivi les leçons de la Bonne Pensée. — Le trio giim apaçca tirvarâoçca rappelle le passage do Strabon qui montre réunis dans un mémo culte ‘AvaïTi ;, ‘AvàoaTo ; (lire ‘AiJ.àp2aToi ;,cf.Wiudiscbmann,die Porsische anâliita, Abhandlungen der bairisclien Akademie 1858) et ‘îî[iav6ç, c’est-à-dire Anâhita, Ameretàf et Vohu Manô, les divinités des eaux, des plantes et des troupeaux, apô, urvaraô, gâm.

2. Le mot-à-mot du premier vers est : in te (ivattô^ min lak), Haurvatâtis et amerctâtis uterque alimento (est). Le polilvi khordat khortân nous oflVe un exemple de cette alliance qui a dû contribuer à amener le cliangement du h jjrimitii en kh (cf. la dernière note du jJ 7). Au troisième vers, Nérioseng sous-entend tvam dvhl ; de même le pelilvi. La présence de û semble indiquer (|u’il faut plutôt sous-eutendre une idée de mouvement : "ilaùli tavishi tais à ((jaccliaUhn).