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Page:Darmesteter - Essai sur la mythologie de l’Avesta.djvu/56

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data vé ameretâtacca itayûitî haurvatào draonô.

(33. 8)

« Faites, faites-moi connaître ces deux objets, pour que je marche dans les voies de la Bonne Pensée, (à savoir) : le sacrifice, ô Mazda, que mérite un dieu tel que vous ; d’autre part les pures paroles de l’hymne ;

donnez-moi la durée dont dispose Ameretât et les Mens de HaurvatâtK »

Ameretât n’est point ici le dieu des plantes, puisqu’il est accompagné àHtayûiti, qui en fait le dieu de l’Immortalité, et le place à sa première étape. Mais Haurvatào est ici divinité de l’abondance, puisqu’il dispose des biens matériels, dvidraono, ce qui le met à sa seconde étape. Le couple Haurvatào- Ameretât n’est donc uni ici que par un lien extérieur et artificiel, les deux figures ne sont pas sur le même plan. L’habitude de la formule a amené un contre-sens mythique ; elle a rapproché les deux noms sans égard aux qualités d’ordre différent qu’ils supportent ; les deux facteurs n’ont pas varié , mais les exposants ne sont plus les mêmes.

La strophe suivante offre peut-être le même désaccord, mais moins sensible, parce que les deux dieux ne sont pas placés sj’métriquement.

4° ya skyaothnâ yà vacanhâ yâ yaçnâ ameretàtem ashemcà taêibyo dâonhà niazdâ khshathremca haurvatàtô

aêshàm toi ahurâ éhmâ 2’)0urutemâis daçtê. (34. 1)

« Les actes, les paroles, les sacrifices par lesquels je pourrai acquérir, ô Mazda,

l’immortalité, la pureté et le pouvoir sur Haurvatào, de tout cela, ô Ahura, nous te donnons le plus que nous pouvons^. »

1. Le mot que je traduis par biens est draonô. Dans la liturgie ce mot désigne un morceau de pain rond. J’ai peine à croire qu’il s’agisse ici du darûn. Nériosengh traduit : avirdûdasya utsavam : la réjouissance de Ilaurvatàt. Draonô est phonétiquement identique au védique dravinas biens, richesses ; data draonô rappelle dravinodû, qui donne les richesses, épithète des dieux.

2. Yâ. taêihyô = yaêibyô. C’est déjà, avant toute invasion sémitique^ la construction du relatif persan. — Je regarde dâonhâ comme un futur de dhà, avec chute de y après h (cf. Justi, Manuel, p. 365, § 103, 10) ; mais peut-on lui donner le sens du moyen ?