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LETTRES SUR L’INDE

tons même prendre des airs de maître et apprendre à aboyer : le bon chien radical pleure de tendresse et dit : comme ils font bon ménage, je puis partir. S’il lui prend fantaisie de revenir, je crains qu’il ne trouve pas de quoi se tailler une côtelette sur le flanc du mouton le plus aimé.

Il y a dans l’Inde deux sortes de race : les races guerrières et celles qui ne le sont pas. Les politiciens se recrutent parmi les secondes. Aussi jusqu’à présent leur programme qui comprend tant de réformes en laisse une de côté, qui est la première que réclamerait un parti vraiment national : l’évacuation de l’Inde par l’armée anglaise.

Il y a un autre plan, proposé je crois par M. Bright et qui respecte les nationalités de l’Inde : l’Inde serair divisée en quatre ou cinq grands états indépendants et fédérés sous la suprématie de l’Angleterre. Ce ne serait en fait qu’une transition au rétablissement de l’unité par la conquête : ou bien la force anglaise resterait là pour maintenir l’indépendance des états et alors l’Angleterre n’aurait que les charges de l’occupation sans les profits ; ou elle évacuerait, et le lendemain, le Penjab, Sikh et Musulman, aurait transformé l’Inde entière en un vaste champ de pillage.