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III. — LES AFGHANS DE L’ÉMIR ET L’ÉMIR

sion comprenait 16,000 Afghans, dont 4,000 Ghilzais et 12,000 Abdalis. Le bandit rapporta de Delhi et de l’Inde un milliard de butin, — ce qui était beaucoup pour l’époque,  — avec les joyaux du Grand Mogol, le trône du Paon et le Kohi-Nor. Ses Afghans avaient fair merveille : il les prit en affection particulière, en fit sa vieille garde, leur donna tous les postes de confiance, au mépris de ses compatriotes, qu’il avait pris en méfiance et en haine, et qui le lui rendaient. Il avait raison : ses soldats persans l’assassinèrent dans son camp, en juin 1747.

Parmi les favoris afghans de Nadir Chabh, le plus aimé était un jeune Abdali, nommé Ahmed Khan, chef héréditaire du clan des Sadouzais. Ahmed appelle les Afghans à venger leur maître ; mais toute l’armée persane était dans le complot, et Ahmed ne peut que se retirer en bon ordre sur Candahar, après avoir dérobé le Kohi-Nor et enlevé au passage un convoi qui apportait à Nadir le tribut de l’Inde, cinquante millions. Quelques jours après, les chefs des tribus se réunissent pour élire un roi : les prétendants étaient en nombre, Ahmed se taisait. Huit séances s’étaient passées sans aboutir : à la neuvième, un derviche fend la foule, et, tressant