nous, pour toi, venant de nos larges campagnes, ce serait à mourir de désolation.
— Je n’irai pas habiter cette ville… Et les petits garçons, ils y souffrent ?
— Tous ? non. Combien, cependant !
On étouffe, on gèle, on pleure de faim… tu ne peux tout savoir, tout comprendre. Crois ta maman : ne quitte jamais, jamais pour la grande ville, ta petite ferme heureuse.
— J’aime notre « chez nous ». Jamais je ne partirai, non, maman.
— Et surtout, François, trop de monde n’y prie point le bon Dieu.
— Ils vivent sans prier ?
— Souvent meurent sans prier.
— J’aurais peur. Rien déjà que d’aller dormir sans prière…
— Tu prieras fidèlement, chaque soir, comme maintenant… regarde : il se fait tard, le soleil s’en va dormir, lui aussi.
Joins tes mains, cher petit : « Mon Dieu, je vous remercie des grâces de cette journée. Je vous demande pardon… Bénissez papa, maman, les grands frères… et petit François. Bonne sainte Vierge Marie, je vous aime… »
La prière chrétienne est belle toujours. Celle du petit François le fut, ce soir, entre toutes. Il y mettait son cœur très pieux. Des reflets rouges,