Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
30
le p’tit gars du colon

venus du couchant, pénétrant la forêt, caressaient le front grave de l’enfant. Une grive solitaire modulait dans le silence vespéral, l’hymne des soirées printanières.

Le chérubin s’endormit, bercé par la voix harmonieuse.

Un clair d’étoiles faisait la nuit ravissante. Pas un bruit, dehors, ne troublait la rêverie des campagnes.

Et paupières closes, mains croisées sur la poitrine, le souffle régulier, petit François était si beau, si gentil, qu’un long instant, sa mère le contempla dans ce rayonnement limpide venu de l’espace et le baisa sur son front pur. Petit François voyait des anges l’escorter par les forêts admirables, par les plaines merveilleuses où verdit le blé nouveau. Près de lui, sa maman radieuse montrait l’horizon, l’espace des lumières…

Un rêve.

∗∗∗

Le jour était levé ; François dormait encore.

N’avait-il pas, la veille, trotté derrière la charrue, dans les sillons ?

Alors, fatigué, monsieur faisait la grasse matinée.

Ah ! bien oui !

— Ançois ! Ançois !…