Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/102

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mains : chose monstrueuse et dont l’horreur soulève mon âme chrétienne.

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Quand je rouvre ces pages, il me semble parfois qu’un autre — quelque inférieur — les a couvertes d’une écriture qui ressemble à la mienne. Je les feuillette, je les questionne, je les soulève avec dépit. Mon étonnement croît avec les lignes parcourues ; je comprends mal ceci ; je n’éprouve plus cela ; l’ai-je éprouvé jamais ? le tout n’étant pas de l’avoir écrit. Ce qui me blesse chaque fois davantage, c’est la lâcheté avec laquelle les expressions de la veille même reculent devant l’énergie du sentiment que j’éprouve sur l’heure, pour un objet qu’elles devraient toujours célébrer, avec une force et une délicatesse sans égales.

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