Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il y a de quoi être saoul à en boire dans tous les yeux des émigrants. Peut-être, pour qu’ils soient moins seuls, partirais-je avec eux vers l’inconnu.

* * *

Je devrais écrire, m’occuper, écrire un drame. Je vois mon sujet : la chute inopinée d’un grand bonheur ou d’un étourdissant plaisir au milieu d’une douleur si effroyable qu’elle n’en peut plus profiter ; ou l’honneur rendu à un homme, rendu stupide par l’effet d’un châtiment cruel.

* * *

Mon amour a donné une couleur à mes pensées, qu’elles ne connaissaient pas avant lui : plus cette pourpre s’assombrit, plus je t’appartiens ; mais, quand elle pâlit et qu’elle se dissipe, c’est toi-même qui m’abandonnes !

* * *