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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/105

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Je perds, à certains moments, jusqu’à la force de déplorer ton absence. On dirait que le souvenir trop net des détails caractéristiques de ta personne paralyse mes sens ; mon esprit les évoque, et tout ce qu’il se raconte à lui-même le laisse froid, comme s’il écoutait les récits d’un étranger.

Seul, un grand serrement de cœur qui n’est accompagné d’aucun sentiment de tendresse, de joie ni de peine, m’avertit encore que les sources de mon être ont été troublées pour longtemps et que ce fut par toi.

* * *

Rien n’est plus singulier que de retrouver à des heures de tristesse morne le souvenir d’heures de tristesse ivre. Il semble qu’il y ait entre elles une aussi grande disproportion qu’entre la joie et la douleur.

* * *