Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/129

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dindon ; on frissonne ; c’est le crépuscule pareil à la mort d’un malade ; et la feuille qui va tomber sent qu’elle ne tient plus qu’à peine.

Un bruissement de feuilles très espacé, un chuchotement à ras de terre : le ruisseau qui se reforme, la peine qui reprend le chemin du cœur.

* * *

Ne t’y trompe pas, je ne parle pas du soleil et d’y puiser encore la vie. Non, je ne souhaite pas qu’il dure, ni ce calme pareil à celui de la passion sûre de soi, de la passion partagée. Certes cela ne ressemble guère à ce qu’hier j’écrivais : ce grand amour de la nature n’a guère duré. Cela a été l’affaire de deux jours et je suis retombé dégrisé, à côté de ma louange. Tout m’est égal.

Et il pourrait y avoir la mer au bout.

Ce ciel gris, ni l’après-midi, émouvante comme la bonté d’une mère, ne me touchent.