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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/132

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Difficulté de vivre au coucher du soleil, ô dur moment ! il faut sortir.

J’aime le traverser, j’entre résolument dans la campagne ; des paysans me croisent, me saluent ; les maisons se retirent du paysage, elles qui éclataient de blancheur au soleil, insolemment ; humainement un peuplier s’efface ; des chardons droits comme des hommes, des genêts doux et hérissés se confondent avec les forêts lointaines. Je m’enfonce dans l’ombre avare de paroles, dans la froide, hostile solitude ; la feuille évite mon regard, la branche se dérobe si je la heurte, la fleur que je foule se soulève derrière moi.

Qui m’enseignera pour que j’y vive ce pays où le vent, l’arbre, la colline éprouvent les passions des hommes ?

Et malgré moi, avec mon cœur, j’interroge les choses finissantes.

* * *