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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/140

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Est-il vrai qu’on devienne plus adroit, qu’on souffre moins et qu’on n’ait qu’une fois l’âge de la douleur ?

Si j’étais sûr de cela.

* * *

Il y a dans la douleur un fond de certitude qui ne se rencontre en aucune sorte de plaisir.

* * *

La douleur, elle ne nous apprend qu’à être vieux, à ne plus rien voir, à ne songer qu’à elle ; et l’odeur de la fumée comme le parfum des roses, tous les souvenirs s’échappent, et il ne nous reste qu’une capacité sans cesse accrue de souffrir du présent, une insensibilité à la joie, et l’on juge tout d’un point de vue étranger à la vie.

La tristesse remue en nous les sources de la sensualité. Malheur aux tristes parce que la sensualité est leur rançon, la cou-