Aller au contenu

Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme des secrets ce qui n’en est pas, elle zézaie. Elle allonge sa tête entre ses pattes, elle a tous les visages de femmes, elle bat ses flancs de sa queue, et, du sommet d’un monticule, considère dans les vallées les habitations des hommes.

* * *

L’automne a, comme nous, ses matinées d’avril, ses journées de printemps. La lumière circule comme une sève ; une haleine suave, par les fentes de l’écorce, se répand dans l’air ; et par terre on dirait les traces décolorées du jour, et l’on croirait qu’on met ses pas dans les pas du soleil, et les feuilles sont là comme si un pied lumineux les avait imprimées à terre. On dirait qu’il est dans les bosquets et qu’il les échauffe de cette belle couleur d’or ; puis il s’échappe, il devient plus brûlant, illumine un coteau, il monte dans le ciel ; puis vient midi ; et, pour une heure