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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/87

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entière, pour une heure encore, l’été ! Des yeux on cherche s’il n’y a pas une rose épargnée dans les taillis.

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Ce n’est point qu’un soupir m’échappe à cause de ce mot : l’été. L’été, quand le matin, comme un enfant nu, grimpe aux arbres et secoue les thyrses des marronniers ; l’été, et la verdure miroite, la lumière argente le dos des fougères ; et l’on descend dans la prairie, et le fifre joue sur la route. Ah ! l’été pour un homme du Nord ; l’été, quand sur son œil d’azur il abaisse sa grande paupière d’or ; et le trépignement, la rage, l’insomnie, quand la nuit, dans la saison agissante, tord sur les moissons son corps de juive jusqu’à ce que le coq crie : « L’aurore ! » L’aurore ; et elle s’avance, coiffée de clochettes et de fils de pourpre !

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