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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

porteur de l’arc d’argent, accabler ceux-là de ses flèches. Mais non, tout cela n’est pas une fable. Tout cela a été vécu, en notre siècle réputé pour son prosaïsme aigu…

Pourquoi faut-il que cette glorieuse et amusante équipée soit aussitôt suivie d’un épilogue sinistre ?

Les acteurs sont maintenant la première colonne de secours et ces mêmes Touaregs que nous avons laissés plus haut à l’ouest de Tombouctou. Quant au récit, il a été écrit par l’un des rares survivants de cette affaire.

Dès le lendemain de son entrée à Tombouctou, sans plus de répit, le colonel Bonnier désignait la cinquième compagnie et un peloton de la onzième pour partir en reconnaissance afin de débarrasser les environs des nomades qui les infestaient, et, si possible, de tirer vengeance du massacre de l’enseigne de vaisseau Aube.

Le matin à 5 heures, laissant le commandement des troupes au plus ancien capitaine, le capitaine Philippe, le colonel prenait la tête de la petite colonne, accompagné du commandant Hugueny, des capitaines Regad, Livrelli, Tassard, Sensaric et Nigote, des lieutenants Garnier et Bouverot, du sous-lieutenant Sarda, du médecin colonial Grall, du vétérinaire Lenoir et de l’interprète Acklouck.

C’était le 14 janvier 1894. À 2 heures de l’après-midi, le colonel Bonnier apprend que les Touaregs ne sont qu’à quelques kilomètres en avant de la colonne. On marche jusqu’à 8 heures du soir. À cette heure, on aperçoit des troupeaux et quelques gens armés. Après avoir chassé les rôdeurs, la petite colonne s’installe pour la nuit sur l’emplacement désigné sous le nom de Tacoubao par les gens du pays. Les Touaregs viennent d’évacuer l’endroit. Tout le monde est content et dispos.