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CLÉMENT D’ALEXANDRIE

il était sorti, au reste, de l’école philosophique de ceux qu’on appelle stoïciens. [2] On raconte donc qu’il montra une telle ardeur et un amour si courageux pour la parole divine qu’il se signala aussi comme prédicateur de l’Évangile du Christ auprès des nations de l’Orient et qu’il s’avança même jusqu’au pays des Indes. En effet, il y avait encore, à cette époque, de nombreux évangélistes de la parole, qui avaient à cœur d’apporter un zèle divin à imiter les apôtres pour étendre et fonder la divine doctrine. [3] Pantène fut lui aussi l’un d’eux, et l’on raconte qu’il alla jusqu’aux Indes, où il se trouva dit-on, à son arrivée devancé par l’Évangile de Matthieu, auprès d’un certain nombre de gens de ce pays, qui connaissaient le Christ. Barthélemy, un des apôtres, les avait évangélisés et leur avait laissé le texte hébreux de l’écrit de Matthieu ; ils l’avaient conservé jusqu’à ce temps. [4] Cependant, après de nombreux succès, Pantène finit par gouverner l’école d’Alexandrie ; il y expliqua de vive voix et par des écrits les trésors des divines doctrines.

CHAPITRE XI

[clément d’alexandrie]

À cette époque, Clément s’exerçait avec lui aux divines Écritures, et il était célèbre à Alexandrie : il portait le même nom que celui qui présida anciennement à l’église des Romains et fut le disciple des apôtres. [2] Il rappelle expressément dans les Hypotyposes qu’il a composées, qu’il eut pour maître Pantène ; il me