Page:Eusèbe - Histoire Ecclésiastique (Trad. Grapin) - Tome 2.pdf/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
CLÉMENT D’ALEXANDRIE

semble qu’il le désigne encore dans son premier écrit, les Stromates, lorsqu’il parle des plus célèbres représentants de la tradition apostolique qu’il a reçue ; voici ce qu’il dit :

« (3) Tout d’abord, cet ouvrage n’est pas composé pour être un écrit d’apparat, mais j’y thésaurise des souvenirs pour ma vieillesse ; il m’est un remède contre l’oubli, une image sans art, un reflet de ces discours brillants et pleins de vie que j’ai eu l’honneur d’entendre, un souvenir de personnages bienheureux et vraiment dignes de mémoire. [4] Parmi ceux-ci, l’un, l’Ionien, se trouvait dans la Hellade et l’autre dans la Grande Grèce ; l’un des deux était de Cœlésyrie et l’autre d’Égypte. D’autres vivaient en Orient ; de ce côté, l’un était assyrien, l’autre hébreu d’origine et habitait dans la Palestine. Mais le dernier, que je rencontrai par hasard, était bien le premier par la valeur ; je finis par l’atteindre en Égypte où il était caché. [5] Ces hommes, ailleurs, conservaient la véritable tradition du saint enseignement qui venait directement de Pierre et Jacques, Jean et Paul, les saints apôtres, comme un fils reçoit un héritage de son père (cependant peu de fils ressemblent à leurs pères). Ils étaient donc, grâce à Dieu, arrivés jusqu’à nous, pour y déposer ces semences qui viennent des ancêtres et des apôtres. »