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Page:Eusèbe - Histoire Ecclésiastique (Trad. Grapin) - Tome 2.pdf/95

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rhodon et marcion

qu'en son temps, elle se divisait en différentes opinions: il cite les auteurs de cette dissension et réfute avec un soin exact les allégations fausses imaginées par chacun d'eux, [2] Entendons au reste ce qu'il en écrit :

« La cause de leur discordance mutuelle est qu'ils s'opposent une doctrine qui ne tient pas debout. Un de leur troupe en effet, Apelle, qui se vantait de son genre de vie et de sa vieillesse, proclame un seul principe, mais dit que les prophéties viennent d'un esprit ennemi : il suivait les déclarations d'une vierge possédée du démon et appelée Philomène. [3] Mais d'autres, comme du reste le navigateur lui-même, Marcion, introduisent deux principes; de ceux-ci sont Potitus et Basilicus. [4] Eux aussi, suivaient le loup du Pont, et comme ils ne trouvaient pas, non plus que lui, la division des choses, ils recoururent à l'habileté et déclarèrent deux principes simplement et sans preuve. D'autres du reste se sont encore écartés d'eux pour aller à quelque chose de pis, ils établirent non seulement deux, mais trois natures leur chef et président est Synéros, selon que l'affirment ceux qui attaquent son école. »

[5] Le même Rhodon décrit comment il entra aussi en rapport avec Apelle. Voici ses paroles: « Le vieil Apelle s'étant en effet abouché avec nous, fut convaincu qu'il disait beaucoup de choses de travers; aussi, déclara- t-il encore qu'il ne fallait pas du tout épiloguer sur le discours, mais que chacun devait rester comme il croyait. Il affirma, en effet, que ceux qui espéraient au crucifié seraient sauvés, pourvu seulement qu'ils fussent trou- yés en bonnes œuvres: il proclama du reste que la question, de toutes la plus obscure, était, comme nous