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SUR LE SOL D’ALSACE

de quelques-unes, et gaîment aidait Marianne à les reconstituer.

Brusquement, la fidèle bonne lui dit :

— Ah ! comme cela vous va bien de parler de l’Alsace !… Vous voici belle comme avant votre mariage !…

Louise, vivement, la fit taire en riant doucement, mais machinalement ses yeux errèrent du côté de la glace. Son teint blanc se rehaussait de rose ; ses cheveux, dérangés par le chapeau, gardaient des plis onduleux qu’elle corrigea. Sa toilette de lainage gris pâle ajoutait à l’élégance de sa taille.

Elle prit, dans un vase de cristal, une tulipe perroquet et la mit à son corsage. Les tons jaunes et rouges contrastaient, violents, avec la clarté de l’étoffe.

Elle sortit, appelant Fritz pour aller au-devant d’Herbert et de Wilhelm. Il ne répondit pas. Deux fois, trois fois, sa voix retentit de l’appel accoutumé !… elle le chercha dans le parc, croyant l’y entendre jouer, mais dans les allées où le soleil couchait des ombres longues, elle ne découvrit personne.