Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
SUR LE SOL D’ALSACE

Elle s’inquiéta.

Elle vit Marianne venant à elle et crut distinguer une altération sur son visage, tellement son tourment s’approfondissait. Bondissant au-devant d’elle en tremblant :

— Où est Fritz ?

La vieille bonne répondit tranquillement :

— Dans la galerie… Je venais savoir… pour le repas de demain soir…

Mais Louise n’écoutait plus. La peur qu’elle venait d’éprouver se fondait dans une détente qui la rendait toute lasse pour les détails de son intérieur. Elle se dirigea vers la maison en lançant légèrement à Marianne :

— Nous nous en occuperons plus tard !…

Elle entra dans la galerie silencieuse et aperçut Fritz, grimpé sur une chaise, contemplant le colonel français. Un souci semblait ternir son jeune front et assombrir sa gentille figure ronde.

Louise s’arrêta, la surprise au cœur. Elle appela doucement :

— Fritz !

Il descendit vivement de sa chaise et courut à elle. Il était devenu rouge et ses yeux bril-