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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/120

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SUR LE SOL D’ALSACE

exaspérée que jamais contre les « accapareurs ».

Si Wilhelm montrait avec orgueil son amour pour l’Allemagne, Fritz ne laissait rien transparaître de son état d’âme. Il semblait s’effacer, se faire petit.

Wilhelm tenait toute la place. Ses retours de Carlsruhe étaient des rentrées triomphales et son père se retenait pour ne pas apposer sur les portes les banderoles coutumières, imprimées de mots de bienvenue.

Les murs de Greifenstein résonnèrent donc encore sous ses rires continuels. Des amis vinrent le voir. Leurs voix étaient rudes, leurs joues balafrées, leurs fronts couturés, surmontés de casquettes plates de teintes diverses. Ils s’enfermaient dans la chambre de Wilhelm, fumant de longues pipes sur lesquelles on lisait des devises ; ils buvaient de la bière dans d’énormes verres à couvercle.

Vers le soir, ils sortaient dans le parc, les voix rendues plus rauques par la fumée et la boisson. S’ils rencontraient Mme Ilstein, ils la saluaient avec de grandes démonstrations de