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SUR LE SOL D’ALSACE

tournant vers son fils, qui regardait ailleurs, l’air détaché :

— Descends !

Nul merci ne se fit entendre que celui d’Elsa fusant dans l’air comme un cri de victoire, mais sur la porte du prisonnier, un roulement de mains et de pieds crépitait de plus en plus assourdissant et pressé. Le domestique, prévenu en hâte, se précipita pour ouvrir, laissant passer comme un ouragan déchaîné son jeune maître agitant les bras, comme s’il se débarrassait d’un fardeau.

Il s’élança au cou de sa mère, serra la main d’Elsa et dit froidement :

— Bonjour, mon père…

Le déjeuner sonnait. Tous quatre se rendirent dans la salle à manger où la gêne qui retenait leur aisance coutumière se dissipa.


Marianne, dès le matin, faisait charger sa pauvre malle sur une voiture que le jardinier, complaisant, conduisit. Et tristement, elle s’en fut à pied, les yeux secs, mais le désespoir griffant sa poitrine. Elle fit le chemin lente-