Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
SUR LE SOL D’ALSACE

Une brise fraîche souleva soudain les cheveux d’Elsa qui s’écria :

— Il doit être tard… comme le temps passe vite avec vous, madame Ilstein !

Elle disait « Madame Ilstein » parce qu’en Allemagne le mot madame est inséparable du nom de famille ou du titre. Son plus joli sourire découvrait ses dents éclatantes… Louise respira plus librement et Fritz dit très vite :

— Il est six heures !…

— Déjà. Je dois m’en retourner !

— Nous allons vous accompagner, lui répondit Mme Ilstein.

Fritz s’empressa de faire atteler. Les deux femmes se rapprochèrent de la maison pour se préparer. Louise maintenant se montrait agitée, sa préoccupation éclatait. Elsa mit son chapeau lentement et boutonna soigneusement ses gants avant de monter en voiture.

Le chemin jusqu’à Saverne fut franchi avec rapidité.


La journée parut à Marianne mortellement longue.