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SUR LE SOL D’ALSACE

Elle le regardait au fond des yeux ; il se détournait. Il l’aida, pensivement, à l’arrangement de l’arbre ; ses gestes étaient moins vifs ; il touchait les choses avec une espèce de recueillement. Il demandait à sa mère l’histoire de chaque bibelot du salon, et quand il entendait que l’un ou l’autre provenait du passé, il les contemplait, attendri… Plusieurs fois, il fit le tour de la maison, et Louise, anxieuse, le suivit en disant tout bas :

— Qu’a-t-il ? mon Dieu !… qu’a-t-il ?…

Fritz, silencieux, glissait comme un fantôme dans le manoir.

Le soir, il n’alla pas à la brasserie avec son père et ne l’attendit pas non plus. Il embrassa sa mère à plusieurs reprises. Ses traits étaient graves et sa jeune figure se revêtait d’une expression étrange.

Louise lui dit :

— Fritz, mon enfant, tu me fais peur !… À quoi penses-tu ?…

— Au bonheur d’être ici, tout simplement…

Elle sentit qu’il ne disait pas toute la vérité… Soudain, elle se rappela l’attitude de Wilhelm,