Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
257
SUR LE SOL D’ALSACE

Maintenant elle le poussait, l’exhortait, lui démontrant sa cruauté…

Wilhelm rentra, prêt à suivre son père ; il le vit calme, assis dans un fauteuil.

Tout étonné, il restait debout, sans questions, déjà discipliné. M. Ilstein dit :

— J’ai réfléchi… le meilleur moyen de punir Fritz est de le laisser à son équipée… Il n’a pas d’argent, il reviendra sûrement…

Wilhelm ne répondit pas ; ses paupières se baissèrent… Après un moment, il les releva et regarda sa mère qui pleurait. Elle fut attirée par le magnétisme de ses yeux et s’élançant près de son fils aîné, elle l’embrassa…

Ah ! que lui importaient l’uniforme ennemi, le goût du cuir et les boutons de métal !… elle pressait ce fils qui lui restait contre sa poitrine en lui disant :

— Mon Wilhelm… viens avec moi… allons en France… nous le ramènerons…

Il eut un sanglot étouffé, puis répondit :

— Je ne peux pas… je suis soldat allemand !…

Fritz était parti de Greifenstein au moment