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SUR LE SOL D’ALSACE

son manteau de fourrure dont elle releva le col.

La machine sifflait, annonçant l’arrivée.

Voulant surprendre son fils, elle ne l’avait pas prévenu. Elle se hâta de sortir de la gare, et se dirigea rapidement vers une voiture… Elle ne voulait pas s’attarder, se réservant, avec une joie d’enfant, de se promener tout à l’aise avec Fritz.

Une émotion l’empoigna quand, après quelques minutes de course, le cocher s’arrêta. Elle descendit rapidement et sonna… À travers la porte épaisse, elle écoutait si la voix de Fritz ne s’entendait pas… elle retenait sa respiration, tout son être tendu tressaillant d’angoisse…

Elle se trouva dans une antichambre, puis dans le salon, sans savoir comment. Elle demanda Mme Daroy… il lui fut répondu qu’elle venait de sortir… Elle s’inquiétait de M. Fritz Ilstein, disant qu’elle était sa mère, quand Robert Daroy se montra :

— Madame ?…

— Monsieur… je suis Mme Ilstein… Fritz ?

— Ah ! bien, madame… Fritz ?… mais il est parti ce matin pour Saverne…

— Parti !…