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SUR LE SOL D’ALSACE

elle le regrettait… Un malaise qu’elle surmontait avec peine s’empara d’elle…

Cependant il fallait parler…

Robert Daroy, las de voir ses phrases sans réponses, l’examinait curieusement.

Alors, elle donna des nouvelles de Mme Hürting et s’acquitta des menues commissions qu’elle lui avait transmises. Elle demanda des détails sur le séjour de Fritz… et comment il appréciait la France.

Robert, avec complaisance, lui raconta les impressions de son nouvel ami, vantant sa nature droite et son désir ardent de voir l’Alsace libre… La menace de la guerre l’avait bouleversé, et sa résolution de repartir prenait sa source dans cette éventualité… Il sentait tout le côté terrifiant de sa situation… Ah ! s’il avait pu se battre pour la France dans une contrée lointaine… mais sa jeunesse et l’autorité de son père lui interdisaient tout…

— Qu’il doit souffrir !… murmura Louise, pensive, et soudain elle se leva, disant :

— Je pars… il le faut… je ne puis pas le savoir seul en ce moment…