Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
SUR LE SOL D’ALSACE

jeunes gens, est très restreinte. Clara Streicher avec son fiancé et ses parents, quelques notables de Saverne, des Allemands principalement, y assistent. Beaucoup d’Alsaciens se sont abstenus ; quelques-uns cependant n’ont pas voulu laisser dans l’isolement complet la fille de leur ancien compagnon et se sont fait un devoir de l’escorter. Parmi eux, sont les deux témoins de Louise. M. et Mme Hürting ont envoyé de Nancy un souvenir, joint à un mot plein d’affection.

Les vœux se croisent, les souhaits s’échangent. Louise, légèrement ahurie, n’apprécie pas le ton des phrases, ne distingue pas le faux du vrai. Les circonstances la conduisent, l’entraînent… Elle ne voit qu’Herbert qui sourit, aimable, un peu hautain, et Marianne qui pleure, humble, abattue.

Après une collation rapide, Herbert arrache sa jeune femme aux souvenirs qui la retiennent, à Marianne muette et farouche. En hâte, elle dut dire adieu à la vieille bonne, et rejoindre son mari qui l’attendait avec impatience.

Ce fut pendant des jours l’enchantement de