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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/12

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traditions de la mythologie la plus antique pour leur prêter les idées de spéculation les plus récentes, en présence de ces sectaires qui paraissaient déterminés à faire entrer dans le Christianisme les théories les plus secrètes de la Perse et de la Chaldée, de la Judée et de l’Égypte, saint Clément était, par sa position, forcé d’étudier l’histoire et la philosophie, les systèmes de la religion et ceux de la mythologie. Aussi ses ouvrages, et surtout ses Stromates, sont-ils une mine inépuisable de données les plus précieuses sur son temps et sur l’antiquité. Voyons d’abord, d’après ces écrivains, quelle a été l’origine du gnosticisme.

« Platon, qui avait hérité de la doctrine de Pythagore, appelait gnôsis la partie transcendante de la philosophie. Pour lui, les choses véritables, les choses réelles, ce sont les idées ou les types, les intelligences d’après lesquelles ont été créées toutes les choses visibles qui ne sont qu’autant de phénomènes transitoires. La seule véritable philosophie était, selon lui, la connaissance du monde intellectuel ; et c’est ainsi que les gnostiques définissaient la science. Ainsi que Platon ils s’occupent principalement du On, de celui qui est par lui-même éternel, immuable, seul parfait, et de ses développements ou de ses émanations, en un mot de ses Æons, qui répondent aux idées de Platon.

L’école judaïque d’Alexandrie, fondée par Aristobule et Philon, voulut expliquer le code des Juifs par le moyen du système allégorique.

Philon dit que l’Être suprême est la lumière, que son image est le Logos, forme plus brillante que le feu. Le