Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Logos demeure en Dieu ; car c’est dans son intelligence que l’Être suprême se fait les types et les idées. Le Logos est le véhicule par lequel Dieu agit sur l’univers. Le Logos étant le monde des idées, le Kosmos au moyen duquel Dieu a créé les choses visibles, il est le Theos presbuteros en comparaison du monde qui est aussi Dieu. Dieu est seul sage ; il s’est uni avec la Sophia, la science ; il lui a communiqué le germe de la création, et elle a enfanté le monde matériel.

Dieu a donné à l’homme l’âme ou l’intelligence ; mais, dans son état actuel, l’âme humaine possède un élément qui n’est pas de Dieu ; car elle se compose d’un principe rationnel et d’un principe irrationnel. Dieu n’a fourni que le premier qui répond au Logos et au Noûs (intelligence) ; le second, le principe anti-rationnel, celui des penchants et des passions qui enfantent le désordre, provient de ces esprits infernaux qui remplissent les airs comme ministres de Dieu. L’état actuel de l’homme est bien différent de son état primitif.

Tout cet ensemble d’opinions que l’Être suprême est un foyer de lumières dont les rayons ou les émanations pénètrent l’univers ; que les lumières et les ténèbres, principes ennemis de tout temps, luttent continuellement ensemble pour s’arracher la domination du monde ; que le monde a été créé, non par l’Être suprême, mais par un agent secondaire, qui n’est autre chose que sa parole, et suivant des types qui ne sont autre chose que ses idées, et avec une intelligence, une Sophia, qui n’est autre chose qu’un de ses attributs ; que le monde visible est l’image du monde invisible ; que la plus pure