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dence, la sévérité, la beauté, la victoire, la gloire, le fondement et l’empire. On voit que ce sont là proprement les attributs de l’Être suprême.

Ces dix Sephiroth ont servi de types, suivant lesquels la création s’est faite ; et c’est d’elle que sont émanés quatre degrés d’êtres ou quatre mondes, nommés Aziluth, Briah, Jezirah et Asiah, c’est-à-dire les mondes d’émanation, de création, de formation et de fabrication.

Le monde d’émanation, uni immédiatement avec Adam Kadmon, est le plus pur ; les autres vont de déchéance en déchéance ; le monde de fabrication est le monde matériel. Cependant, dans tout ce qui existe, il n’y a rien de purement matériel ; tout vient de Dieu par irradiation, tout subsiste par le rayon divin qui pénètre la création ; tout est uni par l’esprit de Dieu, qui est la vie de la vie ; tout est Dieu. Aussi les kabbalistes considèrent-ils l’ensemble des choses comme une grande et unique chaîne des intelligences, qu’ils classent entre trente-deux parts. Ces trente-deux intelligences ne sont pourtant pas non plus des êtres ; ce sont des éléments, des énergies d’où se forment des substances et des êtres.

L’immense chaîne des êtres qui, en dernière analyse, sont tous émanés de Dieu, mais qui offrent par la succession des émanations une variété infinie d’existences, est répartie et classée d’une manière analogue à la nature de chacun d’eux. Le monde Aziluth est habité par les Parzuphim, les plus pures émanations de Dieu, qui existent par elles-mêmes, et qui n’ont rien de matériel.