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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/198

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lui aient communiqué. Il en sera de même à l’égard de leur Bythus : s’il n’est pas l’inventeur du Plerum, il faut bien qu’un autre, qui était avant lui, lui en ait fourni le modèle. On ne peut sortir de cette alternative : ou bien, le souverain créateur du monde a trouvé dans sa volonté la puissance de création, ainsi que les types de toutes ces créations ; ou bien, s’il n’a pas fait tout cela par lui-même, il faut qu’un autre lui en ait transmis la puissance et les moyens d’exécution, c’est-à-dire le nombre des créations, leur substance et leur type. Ou bien, si Bythus a trouvé en lui-même la puissance de créer le Plerum, pourquoi Demiurgos n’aurait-il pas trouvé également en lui le pouvoir de créer le monde que nous voyons ? Ou bien encore, si l’on veut prétendre que les créations inférieures ne soient que des images des choses du Plerum, qui empêchera de supposer que les choses du Plerum ne soient à leur tour les images d’autres créations d’un ordre supérieur ; et ainsi de suite, toujours en remontant jusqu’à l’infini.

Tel est l’embarras dans lequel s’est jeté Basilide, pourchassant la vérité en remontant toujours d’une chose à l’autre. Il a eu beau imaginer ses trois cent soixante-cinq cieux superposés les uns sur les autres, et dont le supérieur aurait créé celui qui lui était inférieur, ces trois cent soixante-cinq cieux, comme étant le type des trois cent soixante-cinq jours qui composent l’année ; il a eu beau mettre par-dessus tout cela encore ce qu’il appelle la puissance sans nom, il n’en a pas été plus avancé. Si on lui demande qui a fourni le type du premier de tous ces cieux, dira-t-il qu’il provient de ce qu’il appelle la puissance sans nom ? Mais alors il faudra qu’il avoue, ou que cette puissance sans nom a créé par elle-même ces premiers types, et alors il tombe dans notre système de l’unité de Dieu, ou bien, il faut qu’il dise qu’il y a encore une puissance au-dessus de cette puissance sans nom, qui aurait fourni à celle-ci les modèles de toutes les créations.

Mais, nous le demandons, ne vaudrait-il pas mieux avouer tout de suite qu’il n’y a qu’un seul Dieu, que ce seul Dieu est celui qui a créé l’univers, et qui a trouvé en lui-même les types