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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/199

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et les modèles de toutes les choses qu’il a faites, que de se voir forcé, après une foule de détours à travers lesquels on a débité mille impiétés, de s’arrêter enfin à avouer que la création est l’œuvre d’un seul et même créateur ?

Remarquons, d’ailleurs, que si les valentiniens nous reprochent de n’attacher nos regards que sur des régions inférieures, comme si nos esprits n’étaient pas capables de les suivre dans leurs sublimes excursions, ils font les mêmes reproches à ceux qui suivent les opinions de Basilide, leur disant qu’ils ne font que rouler sans cesse dans le même cercle, c’est-à-dire, n’élevant pas leurs idées au-dessus des deux premières octonations, et croyant qu’immédiatement au-dessus des trente Æons ils ont rencontré l’Être supérieur, créateur de l’univers, parce qu’ils ne savent pas voir, par delà leurs trois cent soixante-cinq cieux, le Plerum, placé au-dessus de la quarante-cinquième ogdoade. Mais ne peut-on pas aussi dire aux sectateurs de Basilide qu’au lieu de trois cent soixante-cinq cieux ou Æons, ils devraient en créer quatre mille trois cent quatre-vingt, puisque les jours de l’année comportent un pareil nombre d’heures : que si l’on veut ajouter à ce calcul celui des heures des nuits de l’année, on aura ainsi une multitude d’Æons ; mais on n’en sera pas plus avancé pour trouver l’Être suprême, qui a créé toutes choses par lui-même ; car tous les cieux et tous les Æons ensemble ne suffiraient pas pour atteindre sa hauteur, ou pour parcourir sa longueur et sa profondeur.


CHAPITRE XVII.


Examen de l’origine des Æons ; qu’elle est inadmissible, de quelque manière qu’on l’envisage. — Nécessité où sont nos adversaires de reconnaître que leur Nus et leur père suprême sont entachés d’ignorance.


Nous avons démontré jusqu’à présent tout ce qu’il y a de contradictoire et d’absurde dans l’explication que les héréti-