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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/200

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ques nous donnent de leur Plerum et de leur première ogdoade. Examinons maintenant le reste de leur système ; et pour dévoiler tout ce qu’il offre de faux et de chimérique, allons nous-mêmes à la recherche de ce qu’on ne trouve pas dans ce système. C’est un devoir pour nous de poursuivre cette tâche que nous avons commencée, dans l’espérance de ramener à la vérité tous ceux qui s’égarent. Nous le devons, d’ailleurs, d’après l’engagement que nous avons pris envers vous de combattre dans toutes ses parties les systèmes des hérétiques.

Nous leur demanderons donc quelle est l’origine de leurs Æons. Ces êtres sont-ils sortis du sein de celui qui les a créés, sans se détacher cependant entièrement de lui, à peu près comme les rayons que le soleil lance hors de son foyer, ou bien chacun d’eux a-t-il reçu une existence à part, une individualité distincte, et une forme qui lui est propre, comme les hommes ou les animaux ? Ou bien, dépendent-ils de celui qui les a créés, comme les branches d’un arbre tiennent au tronc de cet arbre ? Sont-ils formés de la même substance que leur créateur, ou bien sont-ils d’une substance différente et particulière ? Sont-ils tous nés au même instant ; ou bien ne sont-ils nés que successivement, de manière que les uns soient plus jeunes et les autres plus âgés ? Sont-ils d’une même substance, d’une même forme, égaux et semblables entre eux, comme l’esprit et la lumière, ou bien sont-ils de substances et de formes différentes ?

Mais si chacun de ces Æons est né successivement, à la manière des hommes, il arrivera nécessairement de deux choses l’une : ou ils seront de la même substance que celui qui les a engendrés, et partant semblables à lui, ou bien s’ils ne sont pas semblables à leur père, ils seront d’une forme et d’une substance différente. S’ils sont de la même nature que celui qui les a engendrés, il faudra conclure qu’ils sont d’une nature impassible comme lui-même. Ou bien, s’ils sont d’une autre nature, d’une nature assujettie aux passions, nous demanderons comment ils ont pu recevoir et garder cette nature inférieure au sein du Plerum, qui est le centre de l’incorruptibilité ? Que si l’on admet que chacun d’eux possède une individualité spéciale,