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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/247

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CHAPITRE XXX.


L’auteur combat la prétention folle et impie des hérétiques, d’après laquelle ils prétendaient être eux-mêmes des êtres tout spirituels, tandis qu’ils relèguent leur Demiurgos dans la classe des animaux.


Cela étant, il est évident que nos adversaires se placent eux-mêmes, dans leur folie, au-dessus de Demiurgos. Ainsi, eux qui ne sont que chair et matière, se proclament supérieurs en vertu au Dieu qui a créé les cieux, la terre, les mers, et tout ce qu’ils contiennent, et s’attribuent le privilége d’être des êtres spirituels ; tandis que celui qui a créé les anges, ces pures intelligences, qui les revêt de l’éclat de la lumière comme d’un manteau, celui qui tient dans sa main le globe de la terre, dont les habitants sont devant ses yeux comme des atomes ; celui enfin d’où découle toute intelligence, le Demiurgos, le Dieu suprême, ils en font un simple animal. C’est ici qu’éclate toute leur folie ; et l’on dirait, que, semblables aux géants de la fable, ils ont été frappés par la foudre, en punition des blasphèmes qu’ils vomissent contre Dieu. Ils sont si vains et si enflés de leur fausse gloire, que tout l’ellébore que l’on pourrait recueillir dans les diverses parties de la terre ne pourrait suffire pour les purger et pour les délivrer de toute leur folie.

Mais c’est par les œuvres qu’il faut montrer sa supériorité et sa prédominance. Or, je le demande, de quelle manière nous montrent-ils qu’ils sont meilleurs que Demiurgos ? Est-ce parce que quelques insensés s’extasient devant leur folie, comme s’ils pouvaient apprendre de leur bouche plus de vérités que n’en peut enseigner la vérité même ? Le besoin de la discussion nous oblige de rappeler l’impiété de ces hommes dont la folie veut s’égaler à Dieu, afin de les attaquer sur leur propre terrain, et de les combattre