Aller au contenu

Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 3.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dit concernant les nombres s’adresse à ceux qui se servent de ce qu’il y a de vrai dans les nombres même, pour étayer de faux systèmes. Ce que nous avons dit de Demiurgos, en montrant que lui seul est le Dieu souverain et maître de toutes choses, et tout ce que nous dirons par la suite à cet égard, s’adresse à tous les hérétiques en général. Parmi ces derniers il y en a de deux sortes : les uns sont plus rebelles, et les autres plus traitables. Quant à ceux-ci, vous parviendrez avec nos arguments à les confondre et à les empêcher de blasphémer le nom de leur auteur, de leur créateur, de leur Seigneur, en lui donnant pour origine l’ignorance et le péché ; mais, quant aux autres, qui sont féroces, intraitables et insensés, vous parviendrez du moins, avec le secours de nos mêmes arguments, à les faire fuir loin de vous, et à vous délivrer de l’ennui d’entendre leurs divagations.

Les vérités que nous proclamons serviront aussi à réfuter les partisans de Simon et de Carpocrate, et de tous ceux qui, à l’exemple de ces deux magiciens, prétendraient opérer des choses extraordinaires ; tout ce qu’ils font, ce n’est ni dans l’intérêt de la vérité, ni dans celui de la gloire de Dieu, ou pour être utile à leurs semblables, mais uniquement pour les tromper et pour les perdre par l’art de la magie et par toutes sortes d’impostures. Ils ne sauraient rendre la vue aux aveugles, ni l’ouïe aux sourds, ni mettre en fuite les démons, excepté peut-être ceux qu’ils évoquent, si toutefois ils en ont le pouvoir ; ils ne peuvent guérir les infirmes, ou les boiteux, ou les paralytiques, ou ceux qui sont atteints de quelque autre infirmité, bien que les guérisons de ces infirmités ou d’accidents qui affectent quelque partie du corps se guérissent souvent par la force de la constitution. Ils sont donc loin d’avoir le pouvoir de ressusciter les morts, ainsi que l’a fait notre Seigneur, et que les apôtres l’ont pu faire par le mérite de la prière ; ainsi que le fait encore quelquefois l’Église, dans certains cas nécessaires, par le mérite des prières des jeûnes et des oraisons, lorsqu’elle parvient à obtenir de Dieu qu’un homme soit rendu à la vie avec le concours des prières des saints. Cepen-