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aussi ont été ressuscités, ainsi que nous l’avons dit, et ont après vécu de longues années dans notre foi. Quoi enfin ? pourrions-nous dire le nombre infini de bonnes œuvres que chaque jour l’Église, par la grâce de Dieu, opère par tout l’univers, en faveur des gentils, gratuitement et sans chercher à tromper qui que ce soit ? Car, ainsi qu’elle reçoit gratuitement de Dieu, elle donne gratuitement.

Si l’Église opère des miracles, ce n’est point par l’invocation des anges, par la vertu des enchantements, ou par quelque charme propre à tromper la curiosité des hommes ; mais ce qu’elle fait elle le fait de bonne foi, en esprit de pureté, à la vue de tous, par la vertu des prières qu’elle adresse à Dieu, et du nom du Christ qu’elle invoque ; ce qu’elle fait ainsi, elle le fait pour le bien, et non pour séduire. Si donc elle applique aux hommes les mérites du nom du Christ, en guérissant tous ceux qui ont une foi sincère, ses miracles ne ressemblent en rien au charlatanisme de Simon, de Ménandre et de Carpocrate, ou de tout autre ; et il est manifeste dès lors que le Christ s’est véritablement fait homme, qu’il a vécu sur la terre, et que tout ce qu’il a fait a été fait par la vertu de Dieu, et selon la volonté du Père, ainsi que les prophètes l’avaient annoncé ; ce que nous démontrerons plus loin, en rapportant les textes mêmes des prophéties.


CHAPITRE XXXIII.


L’auteur démontre par un grand nombre de raisons l’absurdité du dogme qui admet la transmigration des âmes d’un corps dans un autre corps.


Le dogme de la transmigration des âmes d’un corps dans un autre corps n’est pas soutenable, en premier lieu, de la part de ceux qui prétendent que, dans ce système, les âmes ne gardent aucun souvenir de ce qu’elles ont été avant leur transmigration. Et, en effet, si le but de cette transmigration était de fournir aux âmes le moyen de se rendre plus parfai-