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CHAPITRE V.


Que le Christ et ses apôtres ont professé ouvertement, sans restriction, sans arrière-pensée, et sans craindre de blesser les opinions qui régnaient alors, le dogme d’un Dieu unique, créateur de toutes choses.


Puisque le dépôt de la tradition a été remis à la garde de l’Église par les apôtres, puisque ce dépôt reste au milieu de nous, rapportons-nous-en donc à cette tradition, qui n’est elle-même que la vivante explication des saintes Écritures, consignée comme la pensée de Dieu même dans l’Évangile par les apôtres ; d’où résulte cette démonstration que notre Seigneur Jésus-Christ est la vérité même, et qu’en lui il ne peut y avoir aucun mensonge. Ce qui est conforme à cette prophétie de David, qui prédisant à la fois et l’incarnation du Christ dans le sein de la Vierge, et sa résurrection du sein des morts, a dit : « La vérité est sortie du sein de la terre. » Les apôtres étant les disciples du Christ ou de la vérité, sont en dehors de tout mensonge ; car le mensonge ne saurait avoir aucun rapport avec la vérité, de même que les ténèbres ne peuvent en avoir aucun avec la lumière : ce sont des choses qui s’excluent réciproquement ; notre Seigneur étant la vérité même, il est inaccessible à l’erreur. Comment celui qui connaissait les funestes conséquences de l’erreur serait-il tombé volontairement dans l’erreur, en refusant de reconnaître Dieu son père pour le Dieu unique et tout-puissant ; comment lui, qui était parfait, aurait-il prêché un Dieu imparfait ; lui qui est le roi des esprits, aurait-il préféré ce qui est du domaine des corps ; enfin, comment celui qui habite dans le sein de Dieu aurait-il pu chercher Dieu hors de Dieu même ? Peut-on supposer d’ailleurs que ses disciples aient reconnu un autre Dieu, ou un autre maître que lui, le Christ, qui était véritablement le seul Dieu et le seul tout-puissant ? Cependant quelques sophistes, égarés par leur orgueil, ont imaginé une pareille objection,