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puis sa résurrection. Et il nous a commandé de prêcher au peuple, et de témoigner que c’est lui qui a été établi par Dieu le juge des vivants et des morts. Tous les prophètes lui rendent témoignage que tous ceux qui croient en lui reçoivent par son nom la rémission des péchés. » Il est donc manifeste que les apôtres annonçaient le fils de Dieu à ceux qui ne le connaissaient pas encore, mais qui connaissaient cependant le vrai Dieu, croyance dans laquelle ils les confirmaient. Car, si Pierre avait su qu’il y avait deux dieux différents, savoir : le Dieu des Juifs et le Dieu des Chrétiens, il l’aurait prêché avec la même liberté ; puisque ceux qui étaient autour de lui, effrayés encore de la vision de l’ange, auraient cru à tout ce qu’il aurait dit. Il résulte donc des paroles de Pierre qu’il confirma ses auditeurs dans leur croyance en Dieu le père, et qu’il leur prêcha la connaissance de son Fils, Jésus-Christ, qui jugera les vivants et les morts, au nom duquel il les engagea à se faire baptiser pour obtenir le pardon de leurs péchés. Il leur dit encore que ce Jésus était le fils de Dieu, qu’il avait été oint par le Saint-Esprit, qu’il se nommait Jésus-Christ, et qu’il était né de Marie ; ce que témoigne également le discours de ce saint apôtre. Est-ce que saint Pierre n’aurait pas eu alors la science qu’on lui reconnut un peu plus tard ? S’ils argumentent de l’ignorance de Pierre, il leur faudra accuser d’ignorance tous les autres apôtres ; il faudra, pour qu’ils soient parfaits, les faire commencer par être disciples des gnostiques. Or, c’est là une allégation évidemment ridicule. Mais, disent-ils, ce n’est pas l’ignorance des apôtres que nous accusons, mais celle de leurs disciples qui ont mêlé à leur doctrine les erreurs de leur propre esprit : ensorte que ces derniers auraient été livrés à tous les vents des mauvaises doctrines, faisant accueil à toutes les erreurs à mesure qu’elles se présentaient. Ce qui répond à ces chimères, c’est le spectacle de l’Église, fondée par les apôtres, répandue ensuite dans le monde entier, et s’appuyant constamment sur la croyance universelle en Dieu le père, et en Jésus-Christ son Fils.

Nous lisons encore dans les Actes des Apôtres que Philippe rencontra un Éthiopien eunuque, l’un des premiers de la cour