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de Candace, reine d’Éthiopie, et gardien de tous ses trésors, qui s’en retournait de Jérusalem, assis sur son char, lisant le prophète Isaïe, et qu’il lui dit : Croyez-vous comprendre ce que vous lisez ? Le passage qu’il lisait était celui-ci : « Il a été mené à la mort comme une brebis ; et, comme un agneau est muet devant celui qui le tond, ainsi il n’a pas ouvert la bouche. Qui racontera sa génération, parce que sa vie sera retranchée de la terre ? » Philippe expliqua donc ce passage à l’eunuque, et comment les Écritures avaient été accomplies par la venue du Christ : alors l’eunuque crut ; et, demandant le baptême, il disait : « Je crois que Jésus-Christ est le fils de Dieu. » Après sa conversion, les apôtres l’envoyèrent prêcher l’Évangile dans l’Éthiopie, où il prêcha le Dieu unique annoncé par les prophètes, son Fils fait homme, mené au sacrifice comme une victime, et toutes les autres vérités contenues dans les prophéties.

Saint Paul, après que le Seigneur lui eut fait entendre sa voix du haut du ciel, en lui reprochant qu’il persécutait son Seigneur en persécutant les apôtres, ses disciples, et qu’il lui eut envoyé Ananias pour le convertir et le baptiser, « prêcha aussitôt dans les synagogues, dit la Sainte-Écriture, que Jésus était le fils de Dieu. » C’est là ce mystère qu’il dit lui avoir été révélé, et qui lui fit voir clairement que celui qui a souffert sous Ponce-Pilate, est le maître souverain de toutes choses ; qu’il est le roi, le Dieu et le juge ; qu’il reçoit la puissance de celui dont tout émane : « Il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, et jusqu’à la mort de la croix. » Prêchant une autre fois à Athènes, et dans l’aréopage, où ne se trouvaient point de Juifs, et où il pouvait dire librement ce qu’il pensait de la nature de Dieu, il ajouta : Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui est dans le monde, le Seigneur du ciel et de la terre, qui n’habite point dans les temples bâtis par les hommes, qui n’est point honoré par les œuvres des mortels, comme s’il avait besoin de quelque chose, lui qui donne tout à tous, et la vie et la respiration, a fait naître d’un seul toute la race humaine pour